échappe au serpent (Maspéro, Contes égyptiens, p. 33). On connaît l’aventure d’Adraste, fils de Crésus, dont une pointe de fer devait causer la mort, et qui est blessé mortellement dans une chasse au sanglier (Hérodote, Histoires, livre I, 36-45). Le sujet du récit de la ixe journée se rapproche plutôt de l’histoire de Laïos et d’Œdipe, ce qui peut s’expliquer en admettant l’origine arienne de ce conte. La littérature arabe elle-même nous offre quelques emprunts faits à la mythologie grecque : la mort d’Imrou’l qaïs, analogue à celle d’Héraclès ; les questions de la Djinnah rappellent celles du sphinx.
Les textes persans ne nomment pas Ibrahim qu’ils donnent pour un roi d’Arabie (Lescallier), roi de Perse (Gauthier, éd. de Paris). C’est son vizir, au lieu des astrologues, qui consulte les astres, et lorsque l’enfant, pour échapper à sa destinée, a été enfermé dans un souterrain, le lion y pénètre en poursuivant un renard, non pour échapper aux chasseurs. Le fils du sulthân est recueilli par un des secrétaires royaux, élevé et placé près du prince qui le prend en affection et en fait son écuyer. Dans un combat où les siens ont le dessous, Ibrahim, par mégarde, est blessé mortellement par celui en qui il reconnaît son fils.
Cette version, beaucoup moins développée que celle des textes arabes, paraît plus ancienne. Les derniers, en effet, semblent avoir fait entrer dans le récit un certain nombre d’épisodes étrangers : l’adoption de l’enfant par les voleurs, sans doute empruntée au cadre général ; l’aventure des trésors a sans doute été aussi ajoutée. L’examen de la version ouïgoure pourrait seul résoudre cette question.
Ce conte est le dernier (9e) des recensions persanes ; il comprend les nuits 471-474 de l’édition Habicht. Peut-être est-ce le même que celui intitulé Beïdad et son fils Behrâd dans le manuscrit du British Museum, qui le place le hui-