naient souvent des noms d’animaux : Arslan (le lion), Baber (le tigre), Boghâ (le bœuf). Ilân-Châh n’est pas nommé dans les versions persanes.
44. La deuxième partie de cette histoire forme le sujet d’un conte du cycle des Quarante vizirs, où nous le retrouvons sous une forme beaucoup plus simple. Dans le manuscrit turk que j’ai sous les yeux, et d’après lequel je donne la traduction qui suit, comme dans la version allemande de Bernhauer (Die Vierzig Veziere, p. 237), c’est le 39e récit raconté au roi par la reine.
« On rapporte que vivait un grand roi qui avait trois vizirs. Un jour, l’un d’eux eut une discussion avec les deux autres : ceux-ci se retirèrent et allèrent dénoncer au prince leur collègue comme un traître. En outre, ils promirent des ducats d’or à quelques-uns des pages en leur faisant cette recommandation : « Dès que le roi ira reposer, avant qu’il ne sommeille, feignez de croire qu’il dort et saisissez l’occasion : l’un de vous dira, au milieu de la conversation : « aujourd’hui, j’ai entendu tel vizir parler à tel serviteur, il disait telle et telle chose du roi. » — « Moi aussi, reprendra l’autre, j’ai appris la même chose de telle personne qui me l’a fait connaître. » Après cet entretien, les pages répétèrent ces propos devant le prince qui n’était pas encore endormi. Lorsque le roi les eut entendus, il se dit : « Je vois que ce que m’avaient dit mes vizirs que je n’avais pas crus, mes pages l’ont aussi appris. C’était la vérité. » Le lendemain matin, le Châh tira vengeance du troisième ministre. Les autres, satisfaits, donnèrent à leurs complices l’or qu’ils leur avaient promis. Les pages le prirent et se retirèrent à l’écart. Une dispute s’éleva entre eux : « C’est moi qui ai parlé le premier, dit l’un ; ma part doit être plus forte. » — « Si je n’avais rien dit, répliqua l’autre, le roi n’aurait pas ainsi traité ce malheureux. » Cette querelle arriva aux