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pays ne sont nommés. Suivant les premières, Behkerd s’embarque à la recherche de son esclave : naufragé sur la côte du Zanguebar, il est accusé d’assassinat parce que les habitants de la maison près de laquelle il a passé la nuit sont égorgés par des voleurs, et que le sang a rejailli sur ses vêtements sans qu’il s’en aperçoive. Il blesse le fils du roi, non en se laissant emporter par sa passion pour la chasse, mais en voulant atteindre un corbeau pour en tirer un présage. Il est condamné, non à être mis à mort, mais, en vertu de la loi du talion, à perdre une oreille. C’est alors que la reconnaissance a lieu.

41. J’ai cru devoir corriger en Nirou (force du bras) le nom de Yatrou que donne le texte de Knœs et qui n’a aucun sens. Cette altération s’explique par le déplacement des points diacritiques. Peut-être, cependant, faudrait-il rétablir Abrahah que donnent les textes persans.

42. Les mutilations sont une des pénalités appliquées en pays musulman, en vertu de cette parole du prophète : « Quant au voleur et à la voleuse, coupez-leur les mains en rétribution de l’œuvre de leurs mains : c’est le châtiment prescrit par Dieu. » (Qorân, Sour. V, v. 42). Toutefois, l’exécution n’a lieu que si l’objet volé a une valeur dépassant 4 dinars (environ 50 francs). Autrement, le vol est puni de la bastonnade. L’amputation des pieds et des oreilles est aussi pratiquée.


HUITIÈME JOURNÉE
HISTOIRE D’ILÂN-CHÂH ET D’ABOU-TÉMÂM

43. En Djaghataï, Ilân signifie serpent. Les Turks pre-