dition fait venir le nom de ce pays des mots persans Thabar (hache) et Zênân (femme), et raconte qu’un roi de Perse ayant déporté, dans cette province montagneuse, alors couverte de forêts, tous les criminels du royaume, ceux-ci demandèrent des haches pour se construire des maisons, et des femmes pour fonder des familles ; d’où Thabar-zénân, et par corruption Thabaristân. La même étymologie, tout à fait dans le goût oriental, s’explique d’une autre façon, par ce fait que chaque habitant, jeune ou vieux, porte continuellement une hache à sa ceinture (Thabaristân, pays des haches). Sous les Achéménides, le chef de cette province se nommait Espehboud (ou Ispehbed) et transmettait le gouvernement à son fils. L’historien national Zahireddin rapporte qu’après le partage des états d’Alexandre, le Thabaristân échut à un descendant des anciens rois : ses descendants régnèrent jusqu’au temps du roi assanide Qobad, fils de Firouz, qui y établit son fils Kelous. Celui-ci y fonda une nouvelle dynastie. La conquête du pays parut si difficile aux Arabes qu’ils se contentèrent longtemps d’une soumission nominale. Ce fut seulement sous le khalifat d’El Mamoun (ixe siècle de notre ère), que les montagnes les plus sauvages, dernier asile de l’indépendance du Thabaristân, furent conquises par Mousa ben Hafs. La ville principale de cette province est Amol, fondée suivant une légende par Djemchid, Faridoun ou Thahomourz (cf. Barbier de Meynard, Dictionnaire géographique de la Perse, pp. 380-387). Dans le texte ouïgour, Dâdbin règne dans le Tataristân (pays des Tatars).
31. Au lieu de Zoukhan et de Kardân (intelligent), les textes persans donnent Kamkar (puissant) et Kardâr (actif), et la version ouïgoure Kerdân et Kourdâr (pour Gourdâr, joyeux ?).
32. Le nom de Kesra (Chosroès, des Grecs) est l’altéra-