20. Les aventures d’Abou-Sâber forment dans toutes les rédactions le sujet de la troisième histoire : mais, comme partout, les textes persans diffèrent de l’arabe. Le meurtre du collecteur d’impôts et les ravages du lion y sont mêlés : Abou-Sâber, qui n’est plus qu’un homme pauvre, montre de l’égoïsme plutôt que de la résignation. Lorsqu’il est employé à la construction du palais, c’est lui et non un de ses compagnons d’esclavage qui se casse la jambe ; le tyran meurt d’une colique et non dans une insurrection : il est remplacé par son prisonnier qui seul a pu deviner les trois énigmes dont la solution devait donner le trône. Cet épisode ne laisse pas subsister l’apparente contradiction qui existe entre la conduite d’Abou-Sâber et sa sagesse renommée lorsqu’il enlève deux enfants à des voleurs repentants qu’il fait mettre à mort, et la femme d’un homme qui vient se plaindre à lui ; enfin, lorsqu’il se montre sévère envers un roi détrôné. Les enfants sont ramenés par un marchand à qui le ravisseur les a vendus.
La traduction de Gauthier (nuits 443-444) suit le texte arabe, comme celle des Mille et une Nuits de l’édition Habicht (nuits 448-453). Celles de Lescallier et la version du texte lithographie à Paris s’accordent avec la recension d’Ouseley.
L’histoire d’Abou-Sâber se trouve dans les Onze jours (Die eilf Tage, récit xi).