est arrêté par les gardes qui le trouvent armé sur la terrasse du palais, près du roi endormi ; son supplice est différé à cause d’une guerre que Behrouz a à soutenir contre un prince voisin. On remarquera que, pour le fond, cette histoire ne diffère guère de celle qui sert de cadre à ces récits.
18. Le rédacteur anonyme de ce conte a peut-être imité le passage de Kalilah et Dimnah (chap. v, éd. de Boulaq), où Dimnah, par ses calomnies, met en garde l’un contre l’autre le lion et le taureau et sème ainsi la division entre eux. Une aventure semblable arriva sous le règne du Khalife El Motaouakkel, lorsque ses courtisans cherchèrent à perdre dans son esprit Boghâ l’aîné, un des chefs de la milice turke (cf. Maçoudi, Prairies d’or, éd. Barbier de Meynard, t. VI, chap.cxvii. pp. 259-262). On sait qu’une perfidie de ce genre amena l’assassinat de l’empereur Aurélien (Flavius Vopiscus, Vie d’Aurélien, dans l’Histoire auguste, ch. xxxvi).
19. La situation du fils du joaillier, devenu roi et sur le point de tuer son frère qu’il ne connaît pas, se retrouve dans un chant populaire grec : Les deux frères, dont l’un, devenu capitaine de voleurs, tue son frère qui s’est fait muletier (Marcellus, Chants populaires de la Grèce moderne, p. 146). Les reconnaissances de frère et de sœur, d’enfants et de parents, font le sujet de nombreux contes et chansons en russe, en espagnol, en français, en grec, en allemand, etc. Cf. de Puymaigre, Les vieux auteurs castillans, t. II, chap. xii. Dans un conte berbère que j’ai recueilli à Frendah, d’un individu de Bou-Semghoun, qsar du sud oranais, toute une famille, dispersée depuis des années, se retrouve et ne se reconnaît que par le récit fait par chacun de ses aventures.