Châh-Katoun la remercia : la vieille partit et alla chercher un cœur de huppe qu’elle donna à Qaïsar. Celui-ci n’eut point de tranquillité que la nuit fût venue. Alors il entra chez la reine qui était couchée, feignant de dormir, plaça le cœur de huppe sur sa poitrine jusqu’à ce qu’il fût convaincu qu’elle reposait et lui dit :
« Châh-Khatoun, c’est ainsi que tu me récompenses ! »
« Quelle faute ai-je commise ? » demanda-t-elle.
« Quelle plus grande faute peut-il y avoir que d’envoyer chercher ce jeune homme et de le faire venir à cause de ta passion pour faire avec lui ce qu’il te plaira ? »
« Je ne ressens aucune passion, même pour ton serviteur ; et cependant, qui est plus beau et plus gracieux que lui ? Mais je n’ai de penchant pour personne. »
« Pourquoi l’as-tu serré dans tes bras et l’as-tu embrassé ? » demanda-t-il.
« C’est mon fils et une portion de mon cœur, répondit-elle ; mon amour et ma tendresse m’ont fait perdre patience ; je me suis élancée vers lui et je l’ai embrassé. »