« Je suis venu acheter des marchandises, » répondit l’eunuque.
« Puis-je te dire une chose que tu tiendras secrète ? » reprit le cavalier.
« Oui, quelle est-elle ? »
« J’ai rencontré, avec quelques-uns de mes compagnons, le fils du feu roi Mélik-Châh ; nous l’avons vu auprès de telle fontaine, nous l’avons muni de provisions de voyage et de vêtements, nous lui avons donné de l’argent, et nous l’avons envoyé dans le pays de Roum, près de sa mère, parce que nous craignions qu’il ne fût assassiné par Behléwân. »
Puis il lui raconta les aventures du prince.
À ce récit, l’eunuque changea de couleur : il demanda protection aux gens qui la lui promirent quand même il serait venu pour chercher le prince. « Tel est mon but, répondit-il, car sa mère ne peut avoir de repos, ni de sommeil ni de tranquillité ; elle m’a envoyé découvrir de ses nouvelles. » — « Va en sûreté, ajouta le cavalier ; il est du côté du pays de Roum, comme je te l’ai appris. » Le faux marchand le remercia, fit des vœux pour lui et se remit en route pour suivre cette piste. Le cavalier l’accompagna une