Page:Basset - Contes arabes, 1883.djvu/180

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Jeune homme, tu es fou. Comment serais-tu de la famille royale ? Nous ne connaissons au roi qu’un seul neveu : il l’a gardé en prison, puis l’a envoyé se faire tuer en combattant les infidèles. »

« C’est moi, répliqua-t-il, je n’ai pas péri et il m’est arrivé telle et telle chose. »

Ils le reconnurent à l’instant, se levèrent, lui baisèrent les mains et lui montrèrent de la joie. « Seigneur, dirent-ils, le royaume t’appartient de droit : tu es fils de roi et nous ne te voulons que du bien ; nous espérons pour toi une longue vie ; mais considère que Dieu t’a sauvé du tyran ton oncle ; que celui-ci t’a envoyé dans un endroit d’où personne ne s’échappait et qu’il n’avait d’autre but que te faire périr ; que tu as couru risque de la vie et que Dieu t’a encore préservé. Comment peux-tu retourner te mettre entre les mains de ton ennemi ? Fuis et ne reviens plus ; tu trouveras sans nul doute des moyens d’existence sur la terre tant qu’il plaira à Dieu. Si tu retombes une seconde fois au pouvoir de Behléwân, il ne t’épargnera pas un instant. »

Il les remercia en ces termes : « Que le Seigneur vous récompense par toutes sortes