après, les ennemis l’entourèrent et l’assaillirent de nuit. Les soldats se sauvèrent ; quelques-uns furent faits prisonniers avec leur chef qui fut jeté dans un caveau avec ses compagnons : sa beauté et sa grâce excitaient la compassion. Il resta dans cette triste situation pendant une année.
Lorsqu’on fut au commencement de l’an suivant, les ennemis qui avaient coutume de tirer leurs captifs de leurs cachots et de les précipiter du haut d’une forteresse, jetèrent aussi Mélik-Châh, mais celui-ci tomba sur ses soldats, sans toucher terre : Dieu veillait sur son trépas. Ceux qui avaient été précipités périrent tous là et servirent de pâture aux bêtes féroces : les vents dispersèrent leurs ossements, mais le prince demeura évanoui à sa place ce jour-là et la nuit suivante. Lorsqu’il revint à lui, se trouvant sain et sauf, il remercia Dieu de son salut et marcha sans savoir où il allait, se nourrissant de feuilles d’arbres, se cachant le jour et ne se remettant en marche que la nuit ; il ignorait complètement où il se dirigeait. Il continua ainsi pendant quelque temps jusqu’à ce qu’il arriva près d’un endroit habité. Voyant des hommes, il alla à eux, leur raconta son his-