de ce jeune homme qui, du jour où il a paru au monde, n’a eu ni repos ni joie ? Son visage et sa tournure ont changé ; quelle faute a-t-il donc commise pour qu’il l’expie par un pareil châtiment ? D’autres que lui sont coupables : Dieu t’a fait triompher d’eux, mais ce malheureux est innocent. »
« Vous avez raison, répondit Behléwân, mais je redoute sa ruse et sa méchanceté, car une grande partie du peuple penche pour lui. »
« Prince, répliquèrent-ils, que peut-il faire ? Quelles sont ses ressources ? Si tu crains quelque entreprise de sa part, envoie-le dans d’autres pays. »
Le roi ajouta : « Vos paroles sont sensées, je le mettrai en avant pour guerroyer contre une autre nation. »
Il avait quelque part une troupe d’ennemis cruels et il espérait que son neveu serait tué. Il le tira de son cachot, l’approcha de sa personne, examina son aspect, le revêtit d’une pelisse d’honneur, au grand contentement du peuple, lui donna une armée considérable et l’envoya dans cette contrée. Quiconque y allait, était tué ou fait prisonnier. Mélik-Châh partit avec ses troupes : quelques jours