La jeune femme se tut, et son oncle expédia une réponse favorable, puis il envoya Châh-Khatoun que son nouveau mari trouva au-dessus de toutes les descriptions qu’on lui avait faites. Il en conçut une plus vive amitié pour Solaïmân-Châh, mais le cœur de la princesse restait avec son fils sans qu’elle en pût rien dire. Quant à Behléwân, lorsqu’il apprit le mariage de sa belle-sœur avec le roi de Roum, il en fut très affligé et désespéra de la posséder jamais.
Le vieillard était extrêmement attaché à son petit-fils et ne le quittait pas. Il l’avait nommé Mélik-Châh, du nom de son père, et, dés que l’enfant eut atteint l’âge de dix ans, il lui fit prêter serment par ses sujets et le proclama son héritier présomptif. Quelque temps après, les jours de Solaïmân-Châh touchèrent à leur terme et il mourut. Une troupe de soldats attachés à Behléwân le prévint et l’amena en secret dans la capitale : ils pénétrèrent chez Mélik-Châh le jeune, se saisirent de lui et mirent son oncle sur le trône ; ils le proclamèrent roi et lui jurèrent tous obéissance. Puis ils lui dirent : « Nous t’avons rendu la royauté que nous t’avions conservée, mais nous ne voulons pas que tu