prince, le châtiment de sa méchanceté et de ses crimes l’atteindra, sinon aujourd’hui, demain. » Ensuite ils échangèrent des lettres et des présents. Qaïsar avait entendu parler de Châh-Khatoun et savait qu’elle n’avait pas sa pareille pour la grâce et la beauté ; son cœur s’attacha à elle et il la fit demander en mariage. Solaïmân-Châh, ne pouvant le refuser, entra chez sa nièce, l’informa des propositions du roi de Roum et l’interrogea sur sa décision. Elle se mit à pleurer et répondit :
« Prince, comment mon cœur se réjouirait-il de ce que tu m’annonces ? Puis-je avoir encore un mari après avoir perdu le mien ? »
« Tu as raison, repartit le vieillard, mais il faut songer aux suites de cette affaire ; je dois compter avec la mort ; je suis âgé et je ne crains que pour toi et pour ton enfant. Lorsque j’ai écrit au roi de Roum et à d’autres, je leur ai dit que son oncle l’avait assassiné, sans les avertir qu’il avait survécu, et j’ai des inquiétudes à son sujet. Qaïsar t’a demandée en mariage ; il n’est pas homme à t’abandonner ; souhaitons de nous fortifier par son appui. »