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son père. Celui-ci avait reporté toute son affection sur l’enfant qu’il élevait sur ses genoux, espérant que Dieu le ferait vivre assez pour qu’il pût sauver les intérêts de son petit-fils. Lorsque ce dernier eut atteint l’âge de cinq ans, son aïeul lui apprit à monter à cheval : les gens de la capitale le félicitèrent et firent des vœux pour sa conservation, afin qu’il marchât sur les traces de Mélik-Châh et qu’il possédât le cœur de Solaïmân-Châh.

Behléwân le rebelle alla se mettre au service de Qaïsar, le roi de Roum55, et lui demanda du secours pour faire la guerre à son père. Il se le rendit favorable et en obtint une nombreuse armée. À cette nouvelle, le vieillard envoya vers Qaïsar des députés chargés de lui dire : « Prince, toi dont la puissance est considérable, ne viens pas en aide à un scélérat : c’est mon fils ; il a commis tel et tel crime ; il a assassiné son frère et son neveu au berceau, » sans ajouter que l’enfant vivait encore. En entendant ces paroles, le roi de Roum fut extrêmement affligé et manda à Solaïmân-Châh : « Si tu le désires, je ferai trancher la tête du coupable et je te l’enverrai. » — « C’est inutile, répondit le