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tre ma nourrice qu’il mit en pièces. Dieu m’envoya des gens qui me tirèrent du puits. » Il continua ensuite le récit de ses aventures depuis le commencement jusqu’à la fin. En entendant cette histoire, Ibrahim poussa un grand cri : « Par Dieu ! c’est mon fils. Découvre ton épaule, » ajouta-t-il. Le jeune homme obéit et montra sa blessure.

Alors le roi rassembla ses courtisans, ses sujets et ses astrologues et leur dit : « Sachez que ce que Dieu arrête, soit bonheur, soit malheur, personne ne peut le faire disparaître ; tout ce qui a été décrété pour un homme lui arrive ; ainsi mes efforts et mes soins n’ont servi de rien. La destinée que Dieu a établie pour mon fils, il l’a subie, et le sort qui m’était assigné, je n’ai pu l’éviter ; mais je loue Dieu et je lui rends grâce de ce que tout cela soit arrivé par la main de mon fils et non par celle d’un autre. Louange à Dieu de ce que mon royaume passe à mon héritier. » Puis il serra le prince dans ses bras et l’embrassa en disant : « Voici comment ces événements se sont réalisés : en voulant lutter contre le destin, je t’ai descendu dans le puits, mais ma précaution a été inutile. » Ensuite il prit la couronne royale, la