reine aime un esclave. Tant qu’il restera en vie, ces propos ne feront que croître sans diminuer jamais. »
« Vous m’avez déjà excitée contre lui, répondit-elle, qu’y a-t-il à faire ? »
« Tu entreras chez ton mari, reprirent-ils, en pleurant et en disant : Des femmes sont venues chez moi et m’ont appris que je suis diffamée dans le pays ; comment peux-tu épargner ce jeune homme ? Si tu ne le fais pas périr, je me tuerai, afin de couper court aux propos qu’on tient contre nous. »
Alors elle se leva, déchira ses vêtements, entra chez Azâd-Bakht avec les vizirs et se précipita vers lui en disant : « Prince, ma honte ne retombe-t-elle pas sur toi et ne crains-tu pas le déshonneur ? Est-ce ainsi que se conduisent les rois ? Est-ce là leur jalousie pour leurs femmes ? Tu restes insouciant, alors que tous les gens du pays, hommes et femmes, tiennent des propos sur toi ; tue ce prisonnier pour y mettre fin, ou bien tue-moi, puisque tu ne peux accorder une condamnation à mort. »
Là-dessus, le courroux du prince s’enflamma et il répondit : « Je ne prolongerai plus sa vie : il faut absolument qu’il meure