faisait périr quiconque lui demandait sa fille en mariage, mais que lui-même a été épargné parce qu’il était aimé d’elle, que le sulthân a accordé la princesse à notre maître à cause de l’amour qu’elle portait au messager. L’autre demandera : Le sais-tu d’une façon certaine ? et le premier répliquera : Par Dieu, c’est connu de tout le monde, mais la crainte du roi empêche les gens de parler ; toutes les fois que notre maître s’absente pour la chasse ou pour une expédition, Abou-Témâm va trouver la reine et reste en tête à tête avec elle. »
« Nous le répéterons, » répondirent les deux pages.
Une nuit qu’ils étaient seuls avec le prince, lorsque celui-ci se coucha comme pour dormir, les deux serviteurs redirent les paroles des vizirs. Leur maître, qui les écoutait, comprima sa colère et pensa : « Ce sont deux enfants qui n’ont pas atteint l’âge d’homme ; ils n’ont de haine pour personne ; s’ils n’avaient pas entendu dire cela, ils n’en parleraient pas. »
Le lendemain, la colère l’emporta au point que, sans attendre ni réfléchir, il fit venir Abou-Témâm et lui demanda à l’écart :