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tient sa main garde son pouvoir intact. » Il entra, salua jusqu’à terre et joignit les pieds.

« Abou-Témâm, dit la jeune fille, regarde-moi et parle-moi. »

Mais il resta muet, la tête baissée. Elle reprit :

« On ne t’a envoyé vers moi que pour que tu m’examines et que tu causes avec moi. »

Mais il garda le silence.

« Prends ces perles qui sont autour de toi, ajouta-t-elle, ainsi que l’or et l’argent. »

Il n’allongea pas la main. Quand elle vit qu’il ne remuait pas, elle se dépita et s’écria :

« On m’a envoyé un messager muet, aveugle et sourd et j’en informerai mon père. »

Celui-ci fit venir Abou-Témâm et lui demanda : « Tu es allé chez ma fille, pourquoi ne l’as-tu pas regardée ? » — « J’ai tout vu, » répondit-il. Le roi continua : « Pourquoi n’as-tu pris aucun des joyaux que tu voyais là ? Ils avaient été placés là pour toi. » — « Il ne me convient pas d’étendre la main vers ce qui ne m’appartient pas. » À ces mots, le sulthàn lui donna un vêtement de prix, lut témoigna une grande affection et lui dit : « Va regarder ce puits. » Abou-Témâm obéit