pas ses discours ; nous sommes tes vizirs dévoués ; si tu ne prêtes pas d’attention à nos paroles, qui écouteras-tu ? Nous, au nombre de dix, nous affirmons que ce prisonnier est coupable, qu’il n’est entré dans l’appartement royal que dans une intention criminelle, celle de déshonorer le roi et de souiller son harem. Si le prince ne le fait pas mourir, qu’au moins il le chasse de son royaume pour mettre un terme aux propos des gens. »
À ces mots, Azâd-bakht entra dans une violente colère et fit amener le prisonnier. Lorsque celui-ci arriva, les ministres crièrent d’une seule voix : « Jeune homme, tu veux échapper à la mort par la ruse et l’astuce et tromper le roi par des histoires ; tu espères obtenir le pardon d’une faute aussi grande que tu as commise ! » Le roi manda le bourreau pour trancher la tête du condamné. Chacun des vizirs s’offrit à en faire l’office et se précipitèrent sur le prisonnier.
« Prince, dit celui-ci, comment peuvent-ils témoigner sur ce qu’ils n’ont pas vu ? Tout cela n’est qu’envie et haine ; si tu me fais périr, tu t’en repentiras, et je crains que tu n’éprouves les mêmes regrets que ceux