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et à son père ; il atteignit, la nuit, la porte de la ville et s’arrêta près d’un cimetière. Le jour venu, les gens entrèrent et trouvèrent, non loin de là, le cadavre d’un homme qui avait été tué cette nuit-là. À cette vue, ils pensèrent que le meurtrier était le naufragé qui se trouvait au milieu des tombeaux ; ils se saisirent de lui et l’amenèrent au roi en disant : « Cet homme a commis un assassinat. » Le prince fit jeter Behkerd en prison. Alors il pensa : « Tout cela m’arrive à cause de mes nombreux péchés et de mes fréquentes injustices ; j’ai tué beaucoup de personnes et c’est là le châtiment de ma conduite tyrannique. » Tandis qu’il était plongé dans ces réflexions, un oiseau vint se poser à l’angle de la prison ; poussé par sa passion pour la chasse, le captif prit une pierre et la lui jeta. Le fils du roi était à se divertir sur l’hippodrome, à jouer à la balle et à la pomme ; la pierre l’atteignit à l’oreille et le renversa évanoui. L’auteur de cet accident fut recherché et amené au prince qui ordonna de le mettre à mort. On lui ôta son turban et on allait lui bander les yeux quand Nirou s’aperçut qu’il lui manquait une oreille.