Bakht-Zémân, je croyais autrefois que le succès dépendait de l’affluence des troupes ; attaqué par un ennemi qui n’avait que huit cents hommes, tandis que huit cent mille soldats étaient avec moi, je me fiai à la force de mon armée, mais il plaça son espoir en Dieu ; je fus vaincu et mis honteusement en fuite. J’allai me cacher dans les montagnes où je rencontrai un ascète, et je me plaignis à lui de ce qui m’était arrivé : « Sais-tu quelle est la cause de ta défaite ? » me demanda-t-il. « Non, » répliquai-je. « C’est que tu as mis ta confiance dans la multitude de tes soldats et non en Dieu ; si tu avais cherché ton appui chez le Tout-Puissant, il t’aurait secouru ; c’est toi qu’il a maltraité et non ton ennemi, à cause de ta conduite en tout ceci. Reviens à Dieu, » ajouta l’ermite. Je rentrai en moi-même, et je me repentis prés de ce solitaire ; puis il me dit : « Retourne vers ceux de tes hommes qui sont restés avec toi, présente-toi devant ton adversaire et, si ses sentiments envers Dieu ont changé, tu triompheras de lui, fusses-tu seul. » En écoutant ces paroles du solitaire, je mis ma confiance dans le Très-Haut, je rassemblai ce qui me restait de soldats et je surpris mes ennemis
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