Page:Basset - Contes arabes, 1883.djvu/119

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Bakht-Zémân demeurait attaché à son pays et à sa patrie.

Il arriva qu’un ennemi vint attaquer Khodaïdân : celui-ci envoya une armée contre lui et mit le fugitif à la tête de ses troupes qui partirent en campagne. Le roi sortit en personne, disposa ses soldats et, armé d’une lance, alla combattre vaillamment. L’ennemi fut vaincu et prit la fuite, tandis que l’armée faisait du butin.

Lorsque les vainqueurs furent de retour, Bakht-Zémân dit à son maître : « Explique-moi, ô prince, la chose étrange dont j’ai été témoin : au milieu de cette foule si nombreuse, tu as pris part au combat et tu as risqué ta vie. »

« Tu prétends être un cavalier expérimenté, répliqua Khodaïdân, et tu crois que c’est le grand nombre des troupes qui donne la victoire ! »

« Telle est mon opinion. »

« Par Dieu, tu as tort, » continua le roi, puis il ajouta : « Malheur et malheur à quiconque place sa confiance ailleurs qu’en Dieu : c’est lui seul qui a donné à cette armée le bon ordre et la force ; c’est de lui seul que vient la victoire. Moi-même, ô