taille et le vainquit : de sorte que la présomption du roi ne lui servit de rien, en dehors de l’appui du Très-Haut.
Il prit la fuite et alla trouver un prince à qui il dit : « Je suis venu vers toi, confiant en ton secours, et je te demande de m’aider contre mon ennemi. » Il reçut de l’argent et un grand nombre d’hommes et de soldats, ce qui le réjouit fort. « Me voilà puissant avec cette armée, se dit-il en lui-même ; il arrivera infailliblement qu’elle me fera triompher et que je vaincrai mon ennemi. » Il n’ajouta pas : « Avec l’aide de Dieu36. » Aussi, lorsqu’il en vint aux mains avec son adversaire, celui-ci le battit et le mit en déroute. Bakht-Zémân s’enfuit à l’aventure, abandonné de ses soldats, privé de ses trésors et poursuivi par l’ennemi. Il atteignit la mer, la traversa et, sur l’autre rivage, trouva une ville considérable avec une grande forteresse. Il en demanda le nom et le possesseur ; on lui dit qu’elle appartenait au roi Khodaïdân (qui connaît Dieu). Le prince détrôné alla au palais et se donna pour un cavalier qui cherchait du service auprès du souverain. Celui-ci l’admit parmi sa suite et le combla d’honneurs ; mais le cœur de