nous33. » Elle fit périr le roi Dâdbin d’un coup de masse d’armes sur la tête en disant : « C’est ainsi qu’il a assassiné mon père. » Quant au vizir, elle le fit placer sur une bête de somme et transporter dans le désert avec ces paroles : « Si tu es coupable, ta faute retombera sur toi et tu périras de faim et de soif dans la solitude ; si tu n’as rien à te reprocher, tu seras sauvé comme je l’ai été. » Pour l’eunuque qui avait conseillé à son maître de l’envoyer dans le désert, elle le revêtit d’un vêtement d’honneur d’un grand prix en disant : « Les princes doivent, dans leur intérêt, rapprocher de leurs personnes ceux qui te ressemblent : tu as parlé suivant la vérité et la bonté ; ainsi chacun sera rémunéré selon ses œuvres. » Ensuite Kesra lui donna le gouvernement d’une province de son royaume.
« Sache, ô prince, que celui qui fait le bien recevra du bien et que celui qui n’a ni faute ni péché à se reprocher ne redoute pas l’avenir. Je n’ai aucun reproche à me faire, et j’espère que Dieu découvrira la vérité au roi fortuné et qu’il me fera triompher de mes ennemis et de mes envieux. »
Lorsqu’Azâd-bakht entendit ces paroles,