afin qu’il pût servir le Seigneur avec elle, et fit préparer de la nourriture. Alors Aroua pensa : « Je ne puis pas tenir ce roi éloigné de ses sujets et de son royaume à cause de moi, » puis, s’adressant à la servante qui lui apportait à manger : « Dis au prince qu’il retourne vers ses femmes ; il n’a que faire de moi ; je ne désire que ce lieu pour adorer Dieu. » L’esclave alla porter ces paroles à Kesra qui fit répondre : « Je ne me soucie pas de mes États ; je veux rester ici près de toi et servir le Très-Haut dans ce désert. » La princesse prit alors le parti de céder et dit : « Ô roi, je ferai ce que tu voudras et je serai ta femme, à condition que tu m’amènes Dâdbin, son vizir Kardân et le chambellan qui lui appartient : ils viendront dans ta salle d’audience et je m’entretiendrai avec eux en ta présence : cela te donnera encore plus d’affection pour moi. » — « Que veux-tu faire ? » demanda Kesra. Alors elle lui raconta son histoire d’un bout à l’autre, le langage que lui avait tenu le vizir, enfin elle l’informa qu’elle était l’épouse de Dâdbin.
En entendant ce récit, Kesra sentit redoubler son amour et sa passion. « Agis