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et la prière : je te découvrirai que tout cela n’est que mensonge et hypocrisie. »

« Que se passe-t-il donc ? • demanda le roi troublé.

« Sache, continua Kardân, que, quelques jours après ton départ, un individu vint me dire : « Vizir, monte et regarde. » J’allai à la porte de l’appartement et je trouvai la reine assise ayant auprès d’elle Abou’l-Kheïr, serviteur de son père, qu’elle a rapproché d’elle et avec qui elle te trompe. Voilà l’exposé de ce que j’ai vu et entendu. »

Dâdbin, transporté de fureur, commanda à un eunuque d’aller tuer Aroua dans son appartement. En entendant cet ordre, cet esclave lui dit : « Que Dieu éternise ton existence, ô roi ! Il ne convient pas de la faire périr de cette façon : ordonne plutôt à un de tes eunuques de placer la reine et de la conduire dans un désert où il la laissera. Si elle est coupable. Dieu lui enverra la mort ; si elle est innocente, il la sauvera ; de cette façon, tu n’auras rien à te reprocher ; car cette femme t’est chère et tu as déjà tué son père dans ta passion pour elle. > »

« Tu as raison, lui dit Dâdbin, » et il ordonna à un de ses serviteurs de la transpor-