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de la consulter, et, si elle y consent, je te la donne. »

« Hâte-toi, » reprit le roi.

Zoukhân alla la trouver et lui fit connaître la demande de Dâdbin.

« Mon père, répliqua la jeune fille, je ne veux pas d’époux ; mais, si tu me maries, que ce ne soit qu’à un homme qui soit mon inférieur et que je surpasse en noblesse ; de la sorte, il ne me quittera pas pour une autre et ne s’enorgueillira pas devant moi. Autrement, je ne serais près de lui qu’une esclave. »

Son père alla rapporter au prince ce qu’il avait entendu ; toutefois l’amour et la passion du roi ne firent qu’augmenter, il dit à Zoukhân : « Si tu ne la maries pas de bon gré avec moi, je la prendrai de force. »

Le vizir retourna vers sa fille et lui fit connaître ces paroles, mais elle répliqua :

« Je ne veux pas me marier. » Le père alla encore rapporter ce refus à Dâdbin qui s’irrita contre lui et lui adressa des menaces.

Le vizir emmena sa fille et prit la fuite. À cette nouvelle, le prince fit partir des troupes pour les poursuivre et les ramener : lui-même sortit pour les rejoindre, s’empara