lures du vice, elle reprend, grâce à la vertu, sa ressemblance avec celui qui l’a créée.
VIII. Après que tu auras contemplé ton âme, observe, si tu le veux, la disposition de ton corps, et vois avec admiration quel séjour digne d’elle le divin architecte a préparé à l’âme douée de raison. Il a mis l’homme debout, seul de tous les animaux, afin que tu voies, d’après ton attitude même, que le souffle qui t’anime n’est pas étranger au ciel. Toutes les bêtes ont les regards attachés à la terre et la tête penchée vers les parties les moins nobles de leur être ; le regard de l’homme, au contraire, se porte naturellement au firmament, et au lieu de partager les vils instincts de la brute, il n’aspire qu’à s’élever vers le ciel. De plus, Dieu a placé la tête sur la partie la plus haute du corps, et il y a établi le siége des sens les plus nobles. C’est là qu’il a mis, et près l’un de l’autre, la vue, l’ouïe, le goût, l’odorat ; et bien que resserrés dans un si petit espace,