ARGUMENT ANALYTIQUE
L’homélie de saint Basile sur le précepte « Observe-toi toi-même » fut sans doute prononcée dans l’église de Césarée, mais on ignora en quelle année, et il n’y a rien dans tout le discours qui puisse fournir à ce sujet la moindre indication.
Les jours où les fidèles se réunissaient dans les églises, et ces réunions avaient lieu régulièrement le vendredi et le dimanche de chaque semaine, un des diacres lisait à l’assemblée un chapitre de l’Ancien ou du Nouveau Testament. Le pasteur expliquait ensuite aux fidèles le passage de l’Écriture qu’ils venaient d’entendre, et y prenait le texte d’un de ces entretiens familiers que leur simplicité même avait fait nommer des homélies.
On avait donc lu, suivant l’usage, aux fidèles assemblés un chapitre des saintes Écritures, le quinzième du livre de Moïse intitulé le Deutéronome, dans lequel le législateur hébreu ordonne au peuple de Dieu l’abolition des dettes chaque septième année, le soin des pauvres et la consécration des premiers nés des troupeaux. Saint Basile s’empare d’une courte sentence de ce chapitre et en fait le sujet de son discours. Il la commente et la développe avec une merveilleuse abondance. Il en fait ressortir non-seulement l’utilité pratique et morale, mais encore la fécondité au point de vue de la connaissance de Dieu et de soi-même. Il faut remarquer seulement que saint Basile donne au précepte qu’il développe un sens tout-à-fait général