d’avec le faible, le beau d’avec le laid. Si tu te souviens de ce qu’est ta nature, tu ne t’enorgueilliras jamais ; or, tu te souviendras de ce que tu es, si tu t’observes toi-même.
VI. Es-tu sans naissance et sans renommée, pauvre parmi les pauvres, sans foyer, sans patrie, faible, privé des choses les plus nécessaires à la vie, tremblant devant ceux qui sont au pouvoir, redoutant tous les autres hommes à cause de l’humilité de ta condition (car le pauvre, dit le sage roi, ne peut résister aux menaces) ? Eh bien ! ne désespère pas de toi-même, et, parce que tu ne possèdes aucun de ces biens qu’on envie, ne rejette pas toute bonne espérance ; reporte ton âme à la pensée des bienfaits que Dieu t’a déjà accordés, et de ceux que sa promesse te réserve un jour.
D’abord, tu es homme, et l’homme est le seul animal que Dieu ait façonné de ses mains. N’est-ce pas assez déjà pour t’inspirer la plus haute confiance, si ton esprit est sage, que d’avoir été formé par les propres mains du Dieu qui a ordonné l’univers ? surtout lorsque ta ressemblance avec ton créateur te permet de t’élever par une vie