t’enfle pas jusqu’à une excessive insolence et que le découragement ne te jette pas dans un lâche abattement. Es-tu enivré de ta richesse ? es-tu fier de tes aïeux ? es-tu orgueilleux de ta patrie, de la beauté de ton corps, des hommages que te rendent tous les hommes ? Observe-toi, songe que tu es mortel, que tu es poudre et que tu retourneras en poudre. Vois ceux qui ont joui avant toi des mêmes distinctions. Où sont ces hommes revêtus des magistratures de la cité ? où sont ces invincibles orateurs ? où sont ces ordonnateurs de fêtes, ces brillants éleveurs de coursiers, ces généraux, ces satrapes, ces tyrans ? Tout cela n’est-il pas poussière ? tout cela n’est-il pas un vain nom ? Quelques ossements ne sont-ils pas les seuls monuments qui restent de leur vie ? Penche-toi sur les tombeaux, et distingue, si tu le peux, l’esclave et le maître, le pauvre et le riche. Reconnais, si cela est en ton pouvoir, le prisonnier d’avec le roi, le fort
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