toute sorte ; ils les entourent de terres immenses que leur esprit chimérique découpe dans la création. Ils enferment dans des coffres imaginaires les revenus de ces domaines. À tous ces biens ils ajoutent des troupeaux, une foule innombrable d’esclaves, des magistratures civiles, la suprématie sur une nation, des armées, des guerres, des trophées, la royauté même. Lorsque leur vaine imagination s’est promenée sur tous ces fantômes, ils se figurent, dans l’excès de leur démence, qu’ils jouissent déjà de ces biens espérés, qu’ils les possèdent, qu’ils les touchent du doigt. C’est une infirmité propre à l’âme oisive et indolente, de voir des rêves quand le corps est éveillé.
Pour réprimer cette effervescence de la pensée et ces emportements de l’esprit, pour contenir comme avec un frein cette imagination qui s’égare, l’Écriture nous proclame ce grand et sage pré-