montrer quelle est la force de notre précepte, avec quelle convenance il s’applique à tous.
Observe-toi toi-même : sois vigilant, réfléchi ; conservé le présent et songe à l’avenir. Ne laisse pas perdre par nonchalance ce que tu possèdes déjà, et pour les biens que tu n’as pas, que tu n’auras jamais peut-être, ne te figure pas que tu en jouis, que tu les tiens dans tes mains. N’est-ce donc pas une maladie ordinaire aux jeunes gens, dont l’esprit est si léger, de croire qu’ils possèdent déjà ce qui n’est encore qu’une espérance ? Dans leurs moments de repos, ou au milieu du calme de la nuit, ils se forgent des visions insensées, et leur pensée mobile se porte sur toute sorte d’objets : ils se représentent une vie pleine d’éclat, un brillant hymen, des enfants dont ils sont fiers, une longue vieillesse, des honneurs universels. Puis, incapables de s’arrêter dans leurs espérances, ils s’enflent et s’élèvent jusqu’aux biens les plus enviés chez les hommes. Ils deviennent les maîtres de grands et beaux palais ; ils les remplissent de joyaux de