afin que tu sois capable de distinguer ce qui est pernicieux et ce qui est salutaire.
Mais puisqu’il y a deux sortes d’observation, l’une qui consiste à fixer les yeux du corps sur les objets visibles, l’autre à appliquer les facultés intellectuelles de l’âme à la contemplation des objets immatériels, si nous disons que ce précepte doit s’entendre de la vigilance de l’œil, c’est en démontrer sur-le-champ l’impossibilité. Qui pourrait embrasser du regard sa personne tout entière ? L’œil ne saurait se voir lui-même, il n’aperçoit pas le sommet de la tête, il ne connaît ni le dos ni le visage, il ne découvre pas ce qui se passe au fond de nos entrailles. Or, il serait impie de dire que l’Esprit saint commande des choses impossibles.
Nous ne pouvons donc appliquer notre précepte qu’à l’activité de l’esprit. Observe-toi toi-même ; c’est-à-dire examine-toi de tous les côtés. Ne laisse point reposer l’œil de ton âme, fais qu’il veille sans cesse. Tu marches au milieu de piéges. Ton ennemi t’a entouré de