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beaucoup. Celui qui fait l’aumône au pauvre prête à Dieu. Ne veux-tu pas avoir pour garant de ta créance celui qui est le maître de toutes choses, et, tandis que tu acceptes la caution d’un des riches de la ville qui s’engage à payer pour d’autres, ne veux-tu pas de Dieu pour acquitter la dette du pauvre ? Donne l’argent dont tu n’as pas besoin, ne le surcharge point d’intérêts, et des deux côtés on s’en trouvera bien. Toi, tu auras un placement sûr, et celui qui reçoit, une jouissance utile. Que si tu veux encore un intérêt, contente-toi de ce que t’offre le Seigneur. C’est lui qui rendra avec usure l’argent emprunté par le pauvre. Compte sur la bonté de celui qui est la bonté même. Ce que tu exiges aujourd’hui est le comble de l’inhumanité. Tu cherches un profit dans les malheurs, de l’argent dans les larmes, tu serres à la gorge celui qui est sans vêtements, tu frappes celui qui a faim ; point