tueuse. Celui qui écoute ces demandes va trouver le banquier, et avant d’avoir dépensé la somme qu’il reçoit, il se donne un nouveau maître encore ; il passe sans cesse d’un créancier à un autre créancier, et la continuité de son mal empêche qu’on puisse le convaincre de misère. Comme on ne voit dans le mal de l’hydropique que les progrès de l’embonpoint, on s’imagine que cet homme vit dans l’abondance, il reçoit et donne sans cesse, paye la dette d’hier avec l’emprunt d’aujourd’hui, et la continuité même de son mal est ce qui fait son crédit. Semblable à ces gens attaqués d’une maladie noire, qui vomissent toujours les aliments qu’ils viennent de prendre, et, chargeant leur estomac de mets nouveaux avant d’être entièrement débarrassés des premiers, les rejettent encore avec des déchirements et des souffrances, ceux qui s’obligent sans cesse à payer de nouveaux intérêts, et qui, avant d’avoir éteint la première dette, en contractent une
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