pourras pas payer ta dette. Ne livre pas ta vie au repentir ; tu les trouverais tôt ou tard bien heureux, ces jours où tu ne payais point d’intérêts. Nous autres pauvres, nous ne l’emportons sur les riches qu’en un seul point, c’est que nous n’avons pas de soucis. Nous rions de les voir veiller, nous qui dormons si bien ; nous rions de ces fronts plissés et soucieux, nous qui sommes sans inquiétude et sans rides.
Celui qui doit est à la fois pauvre et rongé de soucis, ne dormant pas la nuit, ne dormant pas le jour, sans cesse préoccupé ; évaluant tantôt son propre bien, tantôt les maisons somptueuses et les terres des riches, les habits de ceux qu’il rencontre, la vaisselle de ceux qui le reçoivent à leur table. Si tout cela était à moi, se dit-il, je le vendrais tel ou tel prix, et je me débarrasserais de ma dette. Voilà ce qui remplit son cœur pendant la nuit, ce qui occupe sa pensée pendant le jour. Si l’on heurte à la porte, vite le débiteur sous le lit.