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aujourd’hui les maux de la pauvreté, ne les réservons pas pour demain. Si tu n’empruntes pas, tu seras également pauvre aujourd’hui et dans l’avenir ; si tu empruntes, tes souffrances seront bien plus cruelles encore, quand les intérêts auront doublé ta misère. Personne aujourd’hui ne te reproche ton indigence ; c’est un mal involontaire : si tu t’obliges à payer des intérêts, qui pourra ne pas t’accuser de folie ?

III. N’allons donc pas ajouter sottement un mal volontaire aux maux qui ne dépendent pas de notre volonté. Il faut être insensé, quand on peut se restreindre selon ses ressources, pour s’abandonner à d’incertaines espérances et affronter un dommage évident et inévitable. Déjà tu te demandes avec quoi tu payeras. Est-ce avec l’argent que tu reçois ? Mais il ne peut suffire à la fois à tes besoins et au payement. Et si tu comptes encore les intérêts, comment cet