mercenaire qui doit un tribut forcé. Le chien s’apaise quand on lui donne ; ce qu’on donne à l’usurier ne fait que l’irriter. Il ne cesse pas d’aboyer, il lui faut toujours davantage. Tu as beau jurer, il ne te croit pas ; il fouille ton intérieur, il s’occupe curieusement de tes affaires. Si tu sors de ta maison, il t’attire, il t’entraîne à lui ; si tu te caches chez toi, il assiége ton logis et frappe à ta porte. Il t’injurie devant ta femme, il t’insulte devant tes amis, il te prend à la gorge sur la place publique ; il attriste tes jours de fête ; il te rend la vie insupportable. La nécessité qui me presse est bien grande, dis-tu, et je ne vois que ce moyen de me procurer de l’argent. Mais que te sert ce délai d’un jour ? Bientôt la pauvreté viendra fondre sur toi comme un coureur agile, et la même nécessité, plus impérieuse, sera devant tes yeux. Car l’argent emprunté n’écarte pas pour toujours l’indigence, il ne fait que différer un moment ses atteintes. Endurons
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