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usurier qui t’assiége. Ne te laisse pas rechercher et suivre à la piste comme un véritable gibier. L’emprunt amène avec lui le mensonge, et à sa suite l’ingratitude, la folie, le parjure. On tient un autre langage quand on veut emprunter, et un autre quand il s’agit de rendre. « Plût au ciel que je ne t’eusse point rencontré alors ! j’aurais déjà trouvé de quoi sortir de ma détresse. Ne m’as-tu pas mis malgré moi l’argent dans la main ? Ton or était moitié cuivre, et tes pièces falsifiées. »

Si donc le prêteur est ton ami, ne t’expose pas à perdre son amitié ; s’il est ton ennemi, ne te mets pas entre les mains d’un homme qui te veut du mal. Quand tu te seras pavané quelque temps avec l’argent d’autrui, on finira par te jeter hors de ton patrimoine. Aujourd’hui tu es pauvre, mais libre. Si tu empruntes, tu ne seras pas riche, et tu perdras ta liberté. L’emprunteur est l’esclave du prêteur, esclave