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gare, jurait de le faire mourir ; Euclide fit à son tour le serment d’apaiser cet ennemi et d’éteindre son ressentiment. N’est-il pas bien précieux que de pareils exemples se présentent à la mémoire, lorsqu’on est déjà possédé par la colère ? Il ne faut pas, en effet, écouter la tragédie lorsqu’elle dit en propres termes : « La colère arme mon bras contre mes ennemis. » Le meilleur est de ne laisser aucune prise à cette passion. Mais si c’est chose trop difficile, il faut se servir de la raison comme d’un frein, pour l’empêcher d’aller au delà des bornes ; mais revenons à ces exemples de vertu. Un homme frappait violemment au visage Socrate, le fils de Sophronisque, et Socrate ne résistait point, mais il laissa ce furieux assouvir sa colère, jusqu’à ce que son visage fût enflé et meurtri par les