V. Καὶ ἐπειδήπερ δι᾿ ἀρετῆς ἐπὶ τὸν βίον ἡμῖν καταθεῖναι δεῖ τὸν ἕτερον, εἰς ταύτην δὲ πολλὰ μὲν ποιηταῖς, πολλὰ δὲ συγγραφεῦσι, πολλῷ δὲ ἔτι πλείῳ φιλοσόφοις ἀνδράσιν ὕμνηται, τοῖς τοιούτοις τῶν λόγων μάλιστα προσεκτέον. Οὐ μικρὸν γὰρ τὸ ὄφελος, οἰκειότητά τινα καὶ συνήθειαν ταῖς τῶν νέων ψυχαῖς τῆς ἀρετῆς ἐγγενέσθαι· ἐπείπερ ἀμετάστατα πέφυκεν εἶναι τὰ τῶν τοιούτων μαθήματα, δι᾿ ἁπαλότητα τῶν ψυχῶν εἰς βάθος ἐνσημαινόμενα. Ἢ τί ποτε ἄλλο διανοηθέντα τὸν Ἡσίοδον ὑπολάβωμεν ταυτὶ ποιῆσαι τὰ ἔπη ἃ πάντες ἄδουσιν, ἢ οὐχὶ προτρέποντα τοὺς νέους ἐπ᾿ ἀρετήν; Ὅτι τραχεῖα μὲν πρῶτον καὶ δύσβατος καὶ ἱδρῶτος συχνοῦ καὶ πόνου πλήρης ἡ πρὸς ἀρετὴν φέρουσα καὶ ἀνάντης ὁδός. Διόπερ οὐ παντὸς οὔτε
V. Puisque c’est la vertu qui doit nous guider vers cette vie que nous espérons, et que son éloge se rencontre souvent chez les poëtes, souvent aussi chez les historiens, mais plus souvent encore chez les philosophes, c’est à des écrits de cette sorte qu’il faut surtout nous attacher. Ce n’est pas un médiocre avantage que d’habituer à l’idée de la vertu et de familiariser avec elle les âmes des enfants ; les notions que l’on reçoit à cet âge sont ineffaçables, parce qu’elles s’impriment profondément dans des esprits encore tendres. Croyons-nous qu’Hésiode ait eu d’autre motif que d’exciter la jeunesse à la vertu, lorsqu’il écrivait ces vers que tous répètent et dont voici le sens : La route escarpée qui mène à la vertu paraît d’abord rude et difficile à gravir, féconde en peines et en sueurs. Aussi n’est-il pas donné à tout le monde d’y