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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

cultés, a la porte d’un palais ou d’un cercle, jamais d’embarras devant un marbre qu’il veut acheter, ou d’ennui de ne pouvoir faire quoi que ce soit, la chose la pluş folle même. Il doit être au-dessus des froissements, des difficultés, des ennuis des autres. Il ne peut être lache qu’en amour, mais lâche comme Hilarion qui brisait le ceur d’une femme en souriant, et qui pleurait en voyant qu’une femme manquait de quelque chose.

C’est très compréhensible, brise-t-on tes ceurs ? En n’aimant pas ou plus. Est-ce volontaire ? Y peut-on quelque chose ? Non. Eh bien, on n’a donc pas à faire de ces reproches si bêtes et pourtant si usités,

On reproche sans se donner la peine de comprendre. Un pareil homme doit toujours trouver sur son chemin un palais à lui pour s’y arrêter ; un yacht pour le transporter où sa fantaisie veut le conduire, des bijoux pour parer une femme, des serviteurs, des chevaux, des joueurs de flûte même, que diable ! Mais c’est un conte ! Fort bien, mais alors, cet amour aussi est une invention. Vous me direz— qu’on ime des gens qui gagnent 1, 200 francs par an ou qui reçoivent 25, 000 francs de rente, économisant les gants, ealculant les invitations, mais alors če n’est plus du tout cela, du tout, du tout ! Alors, on est amoureux, on aime, on est désespéré, on s’asphyxie, on tue sa rivale ou l’infidèle lui-même. Ou bien, on se résigne. Mais ce n’est pas cela, mais ce n’est pas du tout cela. Oh ! du tout ! Şusceptible comme je le suis, la moindre des choses me froisse.

« Marix et Crispin avaient juré de le tuer, mais elle ne comprit pas qu’on půt se venger. d’ailleurs. Comment— Me venger de