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JOURNAL

Dans toutes les maisons russes il y a, après l’ant chambre, une salle ; cette salle est toute blanche ; pui un charmant salon marron et une chambre à couche pour moi, pleine de tous les détails nécessaires et gra cieux, à chaque pas des attentions délicates… Pensez j’ai trouvé sur la toilette du blanc et du rouge !  : Mais tout cela a occupé le temps jusqu’à sept heures A sept heures on s’est aperçu qu’il n’y avait rien manger ! Et lorsque nous arrivâmes, Michel feignit d ne plus nous avoir attendus, mentit très maladroite ment et, attaqué impitoyablement par nos railleries, demeura tout confus pendant le dîner qu’on apporta du cercle vers dix heyres du soir. Des coupes en ar gent doré m’ont induite en tentation, j’en ai bu deux, ce qui m’embellit et me délia singulièrcment la langue, juste assez pour être animée. D’ailleurs depuis le matin je le suis.

Le plan de mon père est fichu ; ceux qu’il voulait me montrer sont à la campagne. Et, Michel renvoyé, nous parlâmes de la bêtise de Gritz.

Qu’il est bête ! m’écriai-je. Non, écoutez, mon père et mon frère. En vérité, avec mes idées ambitieuses, ayant étudié, lu, vu, j’irais me marier avec M. M… I Hum ! fit mon père, oui, sans doute il est béte. ’Et il me regardait, ne sachant pas s’il devait prendre des airs de dédain, ou bien dire sa pensée qui était ceci

sår : pour

— M… est un parti désirable, Et à présent couchons-nous dans le lit fait par M. le prince lui-même.

Le ha fatto il letto ! s’écriait Amalia. Un principe ! Dio ! Lei è propio una regina ! En ce moment j’entends des cris aigus….. C’est même pour toi.