Page:Bashkirtseff - Journal, 1890, tome 1.pdf/297

Cette page n’a pas encore été corrigée
294
JOURNAL

L’enfant se mit à pleurer et n’obéit pas. Alors je fus obligée de le prendre par les épaules et par les genoux, et, plus par honte que par violence, il s’agenouilla en ébranlant, une étagère toute chargée de Sèvres. Et moi, debout au milieu du salon, je lançai les foudres de mon éloquence et terminai en disant que je le renverrais en France, en quatriėme classe, avec les bœufs et les moutons, par l’entremise du consul des nėgres. Honte, honte ! Chocolat ! Tu seras un homme perdu. Lève-loi, fi ! Va-t’en. Je m’étais excitée pour de vrai et lorsque, cinq minutes après, ce singe vint me demander pardon, je lui dis que s’il ne se repentait que poussé par M. Paul, je ne voulais pas de son repentir. Non, c’est moi-même.

Alors tu te repens toi-même ? Il pleurait avec les poings dans les Dis, Chocolat, je ne me fâcherai pas. 0…ui.

yeux. — Eh bien, va, je pardonne, mais comprends-tu que tout cela est pour ton bien ? Ah ! Chocolat sera un grand homme ou un grand misérable.

Lundi 28 août (16 août). Poltava ; il était de service. Quant à moi, j’essayai de la philosophie avec la princesse, mais cela a dégénéré en une conversation sur l’amour, les hommes et les rois. Michel amena l’oncle Alexandre, et Gritz arriva plus tard.

Il y a des jours où l’on est mal à l’aise. C’est un jour comme ça !

M… a apporté un bouquet à la princesse et un Mon père a été à