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JOURNAL

ville désagréable… Pourquoi ne viendriez-vous pas cet hiver à Rome ?

Moi ? hum !… Oui… hum !… C’est égal, le premier mot est lancé, il est tombé en bonne terre. Ce que je crains, ce sont les infiuences. Il faut habituer cet homme à moi, me rendre agréable, nécessaire et faire en sorte que ma tante T… trouve un mur entre son frère et sa méchanceté. . Il est content de me trouver capable de parler de tout, et comme on allait diner j’ai terminé une phrase sur la chimie avec un certain Kapitanenko, ófficier de la garde en retraite, abruti par la province et les moqueries universelles. C’est un habitué de la maison. Mon père dit en se levant : — C’est vrai, Pacha, elle est très savante. Vous voulez rire, papa ? Pas du tout, pas du tout, mais c’est bien, oui. Ah ! fort bien, hum, fort bien ! Mercredi 23 août (11 août). maman presque autant que dans mon journal. Cela lui fera plus de bien que toutes les médécines du monde. J’ai l’air d’étre enchantée : je ne le suis pas encore ; j’ai raconté tout exactement, mais je ne suis pas encore sûre de mon fait quant à la fin de l’histoire. Enfin on verra. Dieu est très bon. J’ai écrit

à Pacha est mon vrai cousin, le fils de la seur de mon père. Cet homme m’intrigue. Ce matin nous avons causé, on parla de mon père, et je dis que les