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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

DE MARIE BAŞIKIRTSEFF. 275

que vous êtes heureux d’avoir une fille comme moi, jolie, bien faite, élégante, spirituelle, instruite… Avouez !

J’avoue, c’est vrai. — Ah ! ah ! Et sans compter que tu es jeune. Et tout le monde va s’étonner de te trouver de grands que

enfants ? Qui, je súis très jeune encore… Papa, nous allons souper au jardin. Ce n’est pas comme il faut. Allons donc, papa, avec son père, le maréchal de noblesse que tous les chiens connaissent et qui est le chef de la jeunesse, de la jeunesse dorée de Pultava ! Mais les chevaux attendent. C’est de cela qủe je voulais vous parler ; renvoyez — ceux-là

et nous rentrerons en fiacre. Toi en fiacre, jamais ! Et souper n’est pas convenable. Papa,

lorsque. moi je descends de ma dignité et trouve une chose convenable, il est ridicule que d’autres pensent autrement.

— Tu sais, nous souperons, mais c’est uniquement pour te faire plaisir ; je suis las de ces amusements. Nous avons soupé dans un salon à part (exigé par papa par respect pour moi). Bashkirtseff père et fils, l’oncle Alexandre et Nadine, Pacha, E…, M… et moi. Celui-ci ne faisait me mettre mon manteau sur les épaules, en m’assurant que je prendrais froid. On a bu du champagne ; E… demandait bouteilles après bouteilles pour me donner la dernière goutte. On proposa plusieurs toasts, et mon ami d’enfance, prenant sa coupe, se pencha vers moi et me dit doucement

« A la santé de madame votre mère, » — Et

| que