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DE MARIE BASHKIRTSEFF.

on sourit et on lui dit : -s’offense et s’en va dans un coin en murmurant : Je ne suis pas du tout aimable ; si je le dis, c’est que je le pense.

Je me suis mise sur le devant pour gratifier la vanité de mon père.

Vuilà, disait-il, voilà !.,. me voilà dans le rôle d’un père à présent ! C’est drôle. Mais je suis un jeune homme encore, moi !

Ah ! ah ! papa, voilà votre faible. Soit. Vous serez mon frère aîiné et je vous nommerai Constantin. Cela va-t-il ?

Que vous êtes aimable ! — il | Parfaitement.

M… et moi, désirions beaucoup causer à nous deux, mais Paul, E… ou papa empèchaient comme exprès. Enfin je me mis dans le coin qui est comme une petite loge à part donnant sur la scène et permettant de voir les préparations des acteurs. Michel me suivit naturellement, mais je l’envoyai me chercher de l’eau et Gritz s’assit auprès de moi. Je vous attendais avec impatience, dit-il, tout en m’examinant curieusement. Vous n’êtes pas du tout changée.

— Oh ! cela me chagrine, j’étais laide quand j’avais dix ans.

— Non, non, mais vous êtes toujours la même. Hum !…

Je vois bien ce que signifiait ce verre d’eau ! miaula le prince en m’en tendant un, —je le vois bien !

Prenez garde à celui que vous apportez et que vous renverserez sur ma robe si vous vous penchez tanl !