Page:Bashkirtseff - Journal, 1890, tome 1.pdf/242

Cette page n’a pas encore été corrigée
239
DE MARIE BASHKIRTSEFF.

même chose, vendre pour trente francs ou pour six millions !

Ah ! non, car quand on a tant d’argent que ça… les autres ne peuvent rien me faire. Et, au mépris de toute moralité, je tombai sur le canapé en éclatant de rire, pendant que Chocolat, satisfait de son effet, se retirait dans l’autre chambre. Mais savez-vous qui m’a fait le dîner ? C’est Amalia. Elle m’a rôti deux petits poulets, sans ça je mcurais de faim, et quant à la soif… on nous a servi un Château-Larose imbuvable. Non, vrai, c’est drôle ! Eydtkühnen, nous verrons bien ce que sera la Russie. Mardi 1er août.

chevalerie. Car celui que j’ai commencé est jelé au J’ai envie d’écrire un roman de fond de la bofte blanche. Je suis avec ma tante dans la bienheureuse auberge d’Eydtkühnen à altendre mon très honoré oncle. Vers huit heures et demie, lasse d’être enfermée, je suis allée moi-même voir l’arrivée du train, et comme on me dit que j’avais quelques minutes d’avance, je suis allée me promener, accompagnée d’Amalia. Eydtkühnen possède une charmante allée, bien pavée et ombragée, toute garnie à droite de gentilles petites maisons fort propres ; il y a même deux espèces de cafés et une sorte de restaurant. Le sifflet de la locomotive me surprit au milieu de celte promenade et, malgré mes petits pieds et mes grands talons, je me mis à courir à travers potagers, amas de pierres, rails, pour arriver à temps

Que pense mon bel oncle ? — et en vain.

Mercredi 2 août. — En attendant d’autres douleurs,