Page:Bashkirtseff - Journal, 1890, tome 1.pdf/227

Cette page n’a pas encore été corrigée
224
JOURNAL

ne le pouvez-vous pas voir par ce qui l’entoure, par a qu’on lui dit ?…

— A… attendez. Ah ! dit-il, c’est que son image que je tiens ici est bien dépourvue de la vitalité, et vous vous agitez tant, que vous me fatiguez horriblement ; ’vos nerfs donnent des secousses aux miens ; soyez plus calme.

Oui, mais vous dites des choses qui me font sauter. Voyons, le nom de ce cardinal ? Et il se mit à se presser la tête, à flairer l’enveloppe (qui est grise et double, très épaisse). — A… !

Jen’avais plus rien à ôter ; je me suis renversée dans mon fauteuil.

— Pense-t-il à moi ? Peu… et mal. Il est contre vous. Il y a je ne sais quel mécontentement… des motifs politiques… Des motifs politiques ? — Oui,

— Mais il sera pape ? — Je ne le sais pas. Le parti français va être détruit, c’est-à-dire que le papabile français a si peu de chance, oh ! mais il n’en a presque pas… que son parli va se réunir au parti Antonelli ou à l’autre Italien. Auquel des deux ? Lequel triomphera ? — Je ne pourrai le dire que quand ils seront en train, mais beaucoup de monde est contre A…., c’est l’autre…

— Et ils seront bientot en train ? On ne peut pas le savoir. Il y a le pape, on ne peut pas tuer le pape 1 il faut que le pape vive… — Et Antonelli vivra longlemps ? Alexis secoua la lête. — 1l est donc bien malade ?